De 2010 à 2016, l’Atelier Bussière Inc. se spécialisait dans la fabrication de comptoirs de granit, de quartz et de marbre. Jean-François Bussière, établi à Québec depuis une quinzaine d’années, était revenu à Mégantic, sa ville natale, en 2015 pour reprendre la barre de l’atelier qui comptait alors une trentaine d’employés.
En 2016, approché par un compétiteur en pénurie de main-d’œuvre, M. Bussière a vendu l’ancienne version de l’entreprise pour ne garder que la bâtisse qu’elle occupait et certains équipements. « Du jour au lendemain,se souvient le jeune entrepreneur, je n’avais plus d’employés ». S’il s’est jeté dans le vide, explique-t-il, c’est pour réaliser un rêve qu’il caressait depuis quelques années – celui de mettre son expertise du travail de la pierre et ses connaissances entrepreneuriales au profit de la création d’objets de design.

Crédit photo : Atelier Bussière
Atelier Bussière 2.0
L’Atelier Bussière 2.0, comme le surnomme son propriétaire, confectionne aujourd’hui du mobilier de granit et de marbre, différents objets décoratifs, tels des accessoires de cuisine, et même des socles de chargement pour téléphone intelligent. On y fabrique également des pièces uniques et sur mesure pour d’autres détaillants de mobilier ou de luminaires haut de gamme. Sa matière première ? Les retailles et surplus inutilisés par les usines de fabrication de comptoirs et de transformation de la pierre de la région.
C’est un mélange d’opportunité et de créativité qui a poussé M. Bussière à prendre une toute nouvelle direction avec son entreprise. De 30 employés, il est passé à seulement deux, qui assurent aujourd’hui la majorité de la fabrication des designs de l’atelier. « Je me suis écouté, tout simplement, explique-t-il. J’ai écouté mon cœur. En reprenant la compagnie, j’étais devenu gestionnaire. J’avais besoin de passion, d’imagination, et de me rapprocher de la pierre, un matériau qui m’inspire énormément. Évidemment, ajoute-t-il, je veux pouvoir bien vivre grâce à mon entreprise. Mais je veux surtout être heureux. Aujourd’hui, l’entrepreneur et le créateur en moi sont tous deux satisfaits. »

Crédit photo : Atelier Bussière
Avec l’Atelier Bussière 2.0, ajoute-t-il, il peut toucher à tout. Passionné du design et de la création, chevronné dans le travail de la pierre et profitant d’une solide expérience dans le milieu de la vente, M. Bussière arrive à réunir toutes ses passions au même endroit. Quant au stress relié au démarrage de son entreprise, il ne s’en formalise aucunement. « J’adore la phase de démarrage d’une entreprise, avoue-t-il. On ne s’ennuie jamais ! »
Pour l’entrepreneur, qui se fait un point d’honneur de s’approvisionner chez des fournisseurs locaux, la région de Mégantic a joué un rôle important dans l’aboutissement de son projet. De ses paysages grandioses à la richesse de ses ressources naturelles, il voit en elle une source intarissable d’inspiration et de soutien. « C’est une région qui appuie vraiment ses entrepreneurs, explique-t-il. Il y a une belle collaboration, plusieurs programmes intéressants et une très grande facilité de communication. On obtient des réponses rapidement et le contact est agréable. »

Jean-François Bussière à l’oeuvre au Quartier Artisans | Crédit photo : Atelier Bussière
Agent facilitateur
Parmi ses clients actuels, Atelier Bussière compte le fabricant de luminaires Lambert & fils et le manufacturier de meubles contemporains HUPPÉ, situé à Victoriaville. On retrouve aussi ses créations à l’Espace Pépin, dans le Vieux-Montréal, ainsi qu’à l’Usine à Québec. La mission commerciale Montréal/MRC du Granit/MRC du Haut-Saint-François et la Maison des Régions, explique l’entrepreneur, ont été un agent facilitateur. « Ça m’a permis d’accélérer le développement de mon réseau de clients dans la région de Montréal. »
Au cours des mois qui suivent, Jean-François Bussière ira présenter ses créations à l’Interior Design Show de Toronto ainsi qu’au Salon du Design de Montréal (SIDIM). « J’adore présenter mes produits, dit-il. La réaction des gens me prouve que ce qu’on fait a de la valeur. » Pour le jeune entrepreneur, au-delà du sentiment de validation apporté par l’intérêt des gens de l’industrie et les acheteurs potentiels, il y a la fierté. Celle d’avoir eu le courage de réaliser ses rêves et, par le fait même, de contribuer au rayonnement d’une région qui l’a toujours soutenu.
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Par Gabrielle Lisa Collard